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Message de fin d’année du Président de l’ITF Paddy Crumlin

Actualités 09 Jan 2015

J’aimerais souhaiter à tous les membres, personnels et responsables du Maritime Union of Australia et de la Fédération internationale des ouvriers du transport une paisible et heureuse saison de renouveau au cours des prochaines semaines. Cette période de réflexion intervient à un moment et dans un contexte de dysfonctionnements croissants aussi bien en Australie que dans le monde en général. En proie à un manque continu de confiance dans l’économie nationale et internationale, de nombreux employeurs et gouvernements sont revenus aux politiques d’usure et de blâme contre les organisations syndicales et de la société civile. En Australie tout particulièrement, l’échec économique du gouvernement Abbot s’est accompagné d’un refus de comprendre que la prospérité nationale ne peut être atteinte qu’en développant des relations fonctionnelles et constructives avec les travailleuses, les travailleurs et leurs familles, qui ont le plus souffert de la mauvaise gestion économique continue. Comme partout dans le monde, certains groupes d’employeurs ont préparé une campagne concertée et agressive contre les droits du travail dans ce pays ; à cela s’est ajoutée l’utilisation indue et idéologique d’instruments grossiers comme la Commission Royale sur les Syndicats et autres abus des mécanismes parlementaires et législatifs pour affaiblir le mouvement syndicat plutôt que de s’assurer que le petit nombre d’abus était sanctionné. Cette utilisation subjective du gouvernement va de concert avec une attaque systématique envers l’industrie manufacturière et les services connexes y compris le transport maritime côtier ; à cela s’ajoute l’utilisation accrue de mécanismes permettant de faire venir de la main d’œuvre étrangère sous des normes d’emploi fortement réduites tels que des visas d’immigration, des abus parlementaires et la prolifération continue des visas 457 (NdT : visas de travail temporaires) qui vont probablement se multiplier suite aux nouveaux accords de libre-échange avec la Corée et la Chine ; ces derniers donnent aux ressortissants étrangers un plus grand accès à l’emploi sur le marché du travail australien que les travailleurs australiens eux-mêmes.

De même, les partenariats commerciaux transatlantiques et trans-pacifiques reposent sur un ensemble de mécanismes commerciaux visant à contourner les normes du travail, la responsabilité et le dialogue. Toutefois, cette ferveur pour la dérèglementation et la dilution de la protection du travailleur ne s’est pas accompagnée d’une réussite concertée des efforts pour juguler la cupidité et la richesse des dirigeants et l’évasion fiscale dans les plus grandes entreprises du monde y compris des entreprises comme Chevron. Le système financier international, qui a systématiquement négligé de fournir les investissements requis pour construire des communautés plutôt que la richesse individuelle des élites établies, continue de s’attacher à la spéculation à court-terme, encouragé par le contournement des règlementations et audits. La gouvernance d’entreprise ferme fréquemment les yeux face à la catastrophe environnementale qui menace le monde et les générations à venir, et préfère trop souvent construire la richesse sur l’élimination des normes du travail et des droits qui accompagnent ce travail – y compris le droit à la négociation collective, le droit à se syndiquer sans être inquiété et le droit de cesser de travailler pour obtenir un accord sur ces normes en dernier ressort. Ces droits inaliénables sont aujourd’hui victimes d’un assaut brutal et déterminé. Une grande partie des richesses disponibles de nos jours pour les investissements est le résultat des négociations menées par les syndicats pour garantir l’indépendance financière à la retraite et trouve son origine dans les bénéfices des fonds des caisses de retraite, thème qui mobilise une participation et une activité constantes, avec l’objectif d’assurer une croissance et un investissement pérennes à long terme, notamment dans les infrastructures locales et un mode de vie durable.

Oxfam a calculé que les 85 individus les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population, environ 3,5 milliards de personnes. C’est une conséquence inévitable de la polarisation des rapports de forces au travail et par conséquent dans les communautés de travailleurs autour du monde. C’est un scandale injustifié qui ne peut continuer et doit être contré constamment avec courage et détermination afin de reprendre en main nos institutions financières et politiques. Ces échecs politiques spectaculaires et ces détournements pernicieux ont poussé à la surenchère certains employeurs sur la défensive qui continuent à attaquer les droits du travail par des voies légales civiles et industrielles et adhérent de manière active et servile à une forme de lutte de classe à l’encontre de leurs personnels, notamment les militants et délégués syndicaux.

L’Australie, comme nombre des pays les plus riches au monde, est un pays à la population relativement peu nombreuse et aurait du être dirigée politiquement de manière consensuelle et responsable en termes d’emploi, de droits liés au travail, de prestations sociales pour les personnes âgées et malades et d’allocations chômage et de nombreuses autres caractéristiques d’une société réfléchie et fonctionnelle qui a fait l’admiration du reste du monde aussi bien en temps de paix que de guerre depuis des décennies. Au cœur de cette évolution se trouve la mise en œuvre de l’égalité sociale, la justice au travail et la promotion de la croissance de l’emploi, du logement, de l’éducation et de l’égalité des chances pour tous. Le MUA est fier d’avoir été aux premières lignes de ces réalisations depuis plus de 140 ans. Ensemble avec l’ITF et notre réseau mondial d’affiliés et de membres, nous avons bien l’intention d’y rester, malgré le harcèlement et l’intimidation politiques et industriels exercés au travers d’actions et d’initiatives politiques motivées par le gain personnel, menées à la fois par le gouvernement et les entreprises, notamment contre les travailleurs maritimes et des transports.

En cette période de troubles politiques continus, qui dégénère fréquemment en des situations de violence révoltante et inexcusable, de terrorisme, et de grandes parties du monde prises entre l’enclume de la misère et le marteau de la violence et des conflits sectaires, il est de notre devoir à tous de rester mobilisés et courageux face au cynisme et à l’opportunisme politique. Notre droit au travail, et nos droits liés au travail définissent notre société et ont toujours été au cœur de l’édification de la paix et de la prospérité pour le plus grand nombre et non pas pour une minorité. C’est le fondement du respect de soi-même et d’autrui et d’un mode de vie durable en Australie et dans le monde. L’accomplissement de ces valeurs et ce que cela signifie pour les travailleurs et travailleuses est au cœur de notre renouveau et de l’optimisme que nous devons cultiver par notre volonté et nos actions collectives en tant que syndicalistes et que militants des droits humains et civils.

Au nom de l’ITF et du MUA, je souhaite encore une fois à tous un temps et un espace de réflexion, nécessaire pour ce renouveau et l’espoir qui nous rassemble.

Solidairement

Paddy Crumlin

Secrétaire national, Maritime Union of Australia
Président, Fédération internationale des ouvriers du transport

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