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L’ITF se félicite de la remise à flot de l’Ever Given

Actualités 31 Mar 2021

La principale organisation mondiale de travailleurs du transport se félicite de la fin de la crise entourant le MV Ever Given (OMI : 9811000), le porte-conteneurs qui bloquait le canal de Suez.

« Nous nous réjouissons d’apprendre que l’Ever Given a été libéré et que le canal de Suez sera bientôt débloqué. Il s’agit d’un dénouement fantastique pour tous les gens de mer à bord du navire et pour les autres qui attendent de pouvoir transiter par le canal de Suez, » a déclaré Stephen Cotton, Secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).

Les syndicats affiliés à l’ITF représentent plus d’un million de gens de mer et de marins des remorqueurs dans le monde.

« Nous tenons à saluer les efforts inlassables des travailleurs à bord des remorqueurs, et ceux qui ont effectué le travail préparatoire indispensable au dénouement de cette situation, » a ajouté M. Cotton.

« Cette opération nous a montré à quel point les remorqueurs sont importants. En ce moment même, à travers le monde des dizaines de navires sont échoués, bloqués ou à flot sans moteur et bénéficient de l’assistance des marins des remorqueurs travaillant 24 heures sur 24. Ils peuvent être fiers de la manière dont leur profession a contribué à résoudre cette situation dans la voie navigable la plus fréquentée du monde. J’espère que ces travailleurs obtiendront la reconnaissance qu’ils méritent. »

« Nous exprimons notre solidarité avec les gens de mer, tant ceux à bord de l’Ever Given qu’à bord des cargos en attente qui se trouvaient de part et d’autre du canal. Pendant cette pandémie, on attend des gens de mer qu’ils contribuent à la bonne marche du monde en nous approvisionnant en fournitures, en nourriture et en médicaments dont nous avons tous besoin, et voilà que pour ajouter à leurs soucis ils sont confrontés à ce blocage. »

M. Cotton a déclaré que si les navires avaient dû contourner le cap de Bonne-Espérance, en faisant le tour du continent africain, cet itinéraire aurait ajouté au moins 26 jours au trajet habituel d’un cargo, et plus de 800 000 dollars en frais de carburant.

« Les gens de mer ont dû faire face à de nombreux problèmes l’année dernière. De la privation de permission à terre au refus d’assistance médicale en raison de la fermeture des frontières en passant par la crise actuelle de la relève des équipages : la pandémie n’a pas été tendre avec eux. La dernière chose dont ils avaient besoin était d’allonger de plusieurs semaines leur trajet et leur séjour à bord. »

« Le contournement du cap de Bonne-Espérance aurait été un désastre pour les compagnies maritimes et pour les gens de mer. Il est déjà difficile d’assurer la relève des équipages en l’état et de nombreuses compagnies résistent en raison des frais de quarantaine et du coût actuel élevé des vols. Je m’attends à ce que le retard provoqué par les difficultés de l’Ever Given se traduise par une pression supplémentaire sur les épaules des gens de mer pour rattraper le temps perdu, et certaines compagnies tenteront de reporter la relève des équipages pour récupérer les coûts causés par ce retard. »

Stephen Cotton a précisé que l’ITF pouvait confirmer que l’équipage de l’Ever Given, battant pavillon panaméen, n’avait pas encore dépassé la durée maximale de service prévue au titre de leur contrat et que tous étaient à bord depuis moins de six mois.

 

David Heindel, Président de la Section des gens de mer de l’ITF, a déclaré qu’une enquête approfondie était nécessaire pour vérifier si la fatigue de l’équipage ou d’autres problèmes avaient joué un rôle dans les événements liés à l’échouage du navire, comme cela avait été le cas dans d’autres accidents maritimes.

« Ne nous hâtons pas à porter un jugement tant que tous les faits n’ont pas été exposés. Une enquête ouverte et transparente sur les circonstances entourant cet événement doit être menée, en s’appuyant sur la contribution et l’expertise nécessaires de l’équipage et de ses syndicats. Bien entendu, le secteur doit tirer toutes les leçons de cet incident, » a-t-il ajouté.

« Trop souvent, les gens de mer sont injustement blâmés pour les incidents en mer. Avec de véritables enquêtes, nous pouvons prendre le recul nécessaire et analyser les facteurs systématiques qui aboutissent à une issue qui tourne mal, » a déclaré M. Heindel.

M. Heindel a déclaré que la fédération syndicale pensait initialement que le navire s’était échoué en raison de vents violents, mais il y avait également des spéculations quant à une panne de moteur. Ces informations n’ont pas été confirmées.

« J’espère que cet événement très médiatisé sur la voie navigable la plus fréquentée du monde donnera à chacun l’occasion de se rendre compte de l’énorme sacrifice que font les gens de mer au quotidien. La crise de la relève des équipages est toujours d’actualité. »

« Les gens de mer sont des héros, et ils ont besoin de notre soutien – qu’ils soient bloqués dans le canal de Suez, ou en train de livrer 90 % de nos besoins dans un port local et au-delà de la durée maximale de service à bord prévue par leur contrat, » a déclaré M. Heindel.

FIN

Notes :

  • Une photo de Stephen Cotton est disponible ici.
  • Stephen Cotton est disponible pour des interviews sur demande à media@itf.org.uk

À propos de l’ITF : La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) est une fédération syndicale démocratique dirigée par ses affiliés, reconnue comme l’autorité mondiale en matière de transports. Nous nous battons passionnément pour améliorer le quotidien des travailleuses et travailleurs, unissant les syndicats de 147 pays pour obtenir des droits, l’égalité et la justice pour leurs membres. Nous sommes la voix de près de 20 millions de travailleuses et travailleurs des transports du monde entier, dont plus d’un million de gens de mer.

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