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L’ITF aide des marins philippins et turcs à rentrer chez eux via le Brésil

Actualités 17 Sep 2020

Huit marins rapatriés aux Philippines après plus d’une année en mer

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) est intervenue pour aider un marin qui travaillait à bord d’un navire depuis plus de 16 mois à enfin rentrer chez lui.

Sept autres membres d’équipage du MV Western Eyde ont également été rapatriés grâce à l’aide de notre Fédération, indique l’Inspecteur de l’ITF au Brésil, Ali Zini. Cela faisait 13 mois que les marins étaient à bord de ce vraquier, alors que la Convention du travail maritime (MLC) fixe à 11 mois la durée maximale du travail en mer.

L’Inspecteur Zini, basé avec l’affilié brésilien de l’ITF CNTTL, a expliqué qu’un marin avait contacté l’ITF depuis le MV Western Eyde alors qu’il faisait route du Canada vers le Brésil. Il demandait qu’on l’aide à rentrer chez lui et à revoir sa famille, après tous ces mois en mer.

En vertu de la MLC, les gens de mer ont le droit d’être rapatriés aux frais de leur employeur au terme de leur contrat. Alors que les relèves d’équipages s’avèrent difficiles du fait des restrictions de voyage et des fermetures de frontières, celles-ci restent possibles via de nombreux ports et États de transit, dont le Canada et le Brésil.

Toutefois, la MLC stipule également qu’un membre d’équipage doit en premier lieu introduire sa demande de rapatriement à l’employeur, par l’intermédiaire du capitaine du navire.

Zini a expliqué que le marin avait déjà demandé un rapatriement à la société gestionnaire du MV Western Eyde, Unitra Maritime Co Ltd, basée à Tokyo. Cependant, celle-ci n’avait pas pu lui donner la garantie de pouvoir être rapatrié dans le prochain port d’escale.

L’Inspecteur Zini a rencontré les membres d’équipage quand le navire sous pavillon panaméen est arrivé à Paranagua, au Brésil, le 30 août. Il a inspecté les registres pour vérifier que les obligations avaient bien été remplies par les deux parties – que les gens de mer avaient terminé leur contrat, et que la société avait versé tous les salaires dus.

En vérifiant les durées de service, Zini a pu constater que l’un des marins avait embarqué en avril 2019 à Zhoushan, en Chine. Cette intervention ayant lieu en août 2020, celui-ci avait plus que rempli ses obligations, dépassant même la limite maximale internationale de durée de travail en mer.

Zini revient sur cette visite : « Quand je suis monté à bord, les membres d’équipage étaient très heureux de me voir. Mais aussi très impatients de rentrer chez eux. »

Pour une raison ou une autre, la société ne voulait pas laisser ces hommes débarquer au moment prévu. À la place, elle proposait une relève dans le port d’escale suivant.

« J’ai fait savoir à la direction que ceci était inacceptable, et contraire à la Convention du travail maritime », a expliqué Zini.

Cette mise en garde de l’Inspecteur de l’ITF a poussé la société à revenir sur sa décision.

« Un jour plus tard, celle-ci cédait. Une relève a été organisée dans le port où le navire se trouvait – Paranagua » a conclu Zini.

Durant la semaine où l’équipage s’est envolé pour les Philippines, des marins reposés, également originaires des Philippines, sont arrivés pour la relève.

Le Brésil est l’un des pays, de plus en plus nombreux, ayant décidé de mettre en œuvre le protocole de l’Organisation maritime internationale autorisant les relèves d’équipages dans ses ports, malgré la pandémie en cours.

 

L’ITF obtient le rapatriement de marins turcs depuis le Brésil, et le versement de leurs arriérés salariaux

Autre bonne nouvelle pour des gens de mer abandonnés : l’ITF a aidé l’équipage d’un autre navire à rentrer au pays lors d’une escale au Brésil.

L’Inspecteur de l’ITF Renialdo de Freitas a expliqué que 16 marins du DS Sofie Bulker ont pu rentrer en Turquie, leur pays d’origine, depuis Santos, au Brésil – en ayant obtenu le versement de près de 100 000 USD d’arriérés salariaux.

« Début août, le navire avait mis le cap sur Santos, mon port d’attache, pour des opérations de chargement. Les membres d’équipage m’ont envoyé un appel à l’aide, expliquant que la plupart avaient déjà terminé leur contrat depuis longtemps, et devaient être rapatriés. Certains étaient à bord depuis plus de 14 mois. »

La Convention du travail maritime (MLC) fixe à 11 mois la durée maximale du travail en mer, et il est illégal de faire appel à de la main-d’œuvre dont le contrat est expiré. Au moins neuf de ces marins n’étaient plus sous contrat depuis plus de six mois.

De Freitas a expliqué que les marins indiquaient aussi n’avoir pas été payés en juin et juillet.

« Ce qu’ils voulaient avant tout, c’était rentrer chez eux. Ils étaient très inquiets et stressés à ce sujet. »

De Freitas a contacté l’armateur, l’avertissant qu’il devait régler ces problèmes et rapatrier l’équipage.

« Je lui ai fait comprendre que nous avions une occasion à ne pas manquer d’organiser le rapatriement depuis le Brésil, l’un des rares pays à autoriser, et même faciliter, les relèves d’équipages » a expliqué de Freitas.

« Je lui ai aussi signifié que tous les arriérés devaient être réglés au plus vite et dans tous les cas, avant le rapatriement, les salaires de juillet n’ayant toujours pas été payés. »

« Quand on analyse les précédentes inspections de l’ITF, on constate de nombreuses plaintes à propos d’arriérés salariaux. Je tenais donc à ce que les marins touchent leur salaire avant d’être rapatriés et de ne plus avoir de moyen de pression. »

« Après quelques contacts avec l’armateur, je lui ai expliqué que, si l’équipage n’était pas rapatrié et si les salaires de juillet n’étaient pas versés, je saisirais les autorités de l’État du Port et l’Inspection du travail brésilienne pour ce retard systématique du versement des salaires et le besoin de rapatrier les marins dont le contrat était terminé » a indiqué de Freitas.

« Après une longue et laborieuse négociation, le 22 août, l’armateur a fini par céder et a relevé l’équipage à Santos. Il a versé les salaires de juillet et tous les arriérés. »

De Freitas a expliqué que quand il est allé rendre visite aux membres d’équipage à l’hôtel où ils séjournaient en attendant leur vol retour, ils ont été ravis de le voir et l’ont remercié de ses démarches.

Une fois rentrés chez eux, ces hommes ont écrit à l’ITF pour vanter les mérites de l’Inspecteur de Freitas.

« Je suis le Second Capitaine du MV DS Sofie Bulker. Je tiens à vous confirmer que j’ai bien reçu tous mes arriérés salariaux grâce à l’Inspecteur de l’ITF à Santos, au Brésil, Monsieur Renialdo de Freitas. Il ne nous a jamais laissé tomber. »

« Merci beaucoup pour tout. Ma famille et moi-même remercions Dieu de vous avoir mis sur notre chemin. »

Un autre marin a simplement écrit : « Merci pour tout, Monsieur Renialdo. Nous avons reçu tout notre argent ! »

Jusqu’au dernier centime des 94 585,67 USD qui leur étaient dus.

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