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Le gouvernement fidjien accusé d’utilisation abusive du fonds de pension du pays, mettant en péril l’avenir de milliers de travailleurs

Actualités 25 Aug 2022

Communiqué de presse commun de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et du Fiji Trades Union Congress (FTUC)

Selon un nouveau rapport alarmant, le gouvernement Bainimarama a utilisé le fonds national de pension du pays comme source de liquidités privée pour souscrire des prêts à risque et financer ses projets favoris, exposant ainsi des milliers de travailleurs fidjiens à de graves risques quant à la sécurité de leur retraite.

Cela intervient sur fond d’inquiétude croissante parmi les défenseurs d’intérêts et les politiques fidjiens, qui se demandent si l’utilisation du fonds par le gouvernement pour acquérir une participation de 30 pour cent dans Fiji Airways constitue un investissement prudent de l’épargne retraite des travailleurs.

Le rapport, Making the Fiji National Provident Fund Work for Workers (Faire en sorte que le Fonds national de prévoyance des Fidji serve les intérêts des travailleurs), dénonce une décennie de mauvaise gestion et d’ingérence politique de la part du gouvernement Bainimarama, ce qui menace de porter atteinte à la stabilité financière du Fonds national de prévoyance des Fidji (FNPF).

La situation a été aggravée par la réponse du gouvernement à la pandémie, qui a réduit les contributions obligatoires et forcé les travailleurs à puiser dans leur propre épargne retraite pour pouvoir survivre à la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19. Par conséquent, la viabilité du Fonds en tant que Fonds de pension, et la capacité du Fonds de permettre à ses retraités de subvenir à leurs besoins grâce à leur pension de retraite, sont désormais remises en question. Or, cette situation va à l’encontre de la devise du Fonds : « Protéger votre avenir ». 

Avec des actifs de 8,2 milliards de dollars et près de 450 000 membres, le FNPF est la plus grande institution financière du pays et la plus importante. 

Les contributions au Fonds sont obligatoires et les travailleurs fidjiens ont le droit de toucher une pension de retraite à l’âge de 55 ans. Ils ont également droit à une assistance en matière de logement, de santé et d’éducation.

Cependant, l’avenir des travailleurs est en péril car le gouvernement Bainimarama a accumulé des milliards de dollars de dettes, sans prévoir de plan pour les rembourser ni pour remplacer les réserves d’épargne retraite qu’il a pillées.

 « Le Fonds national de prévoyance des Fidji n’a pas vocation à résoudre les problèmes de développement des Fidji ni à servir de vache à lait très pratique pour souscrire des prêts à risque afin de financer les projets favoris du gouvernement Bainimarama », a déclaré Scott McDine, responsable du bureau de l’ITF à Sydney.

« Selon le Bureau des statistiques des Fidji, trois Fidjiens sur dix vivaient dans la pauvreté en 2019-2020 et, selon les estimations, ces chiffres ont doublé depuis étant donné l’impact énorme de la pandémie de Covid-19 sur l’économie. »

« Ce sont les personnes que le fonds de pension était censé protéger. Or, non seulement le gouvernement Bainimarama les laisse tomber, mais il prend des risques inconsidérés, menaçant ainsi l’avenir de ces personnes. »

 « Les membres du FNPF, les retraités et les contribuables méritent un fonds géré au meilleur de leurs intérêts – et non pas au meilleur des intérêts du gouvernement Bainimarama. Cette catastrophe financière aura probablement des répercussions économiques dévastatrices pour les travailleurs ordinaires et pour le pays dans son ensemble. »

Le rapport fait plusieurs recommandations, notamment :

  • Examen urgent et réforme de la structure de gouvernance du FNPF.
  • Représentation des travailleurs au Conseil d’administration du FNPF, en tant que cotisants et principales parties prenantes du Fonds.
  • Séparation entre investissement d’actifs et gestion du Fonds d’une part, et fonctions du Conseil d’administration d’autre part.
  • Réglementations et lois régissant le FNPF qui stipulent clairement le sens d’obligation fiduciaire dans la pratique.
  • Réglementations qui stipulent comment les intérêts des membres sont définis et passés en revue en concertation avec les membres.

Pour tout complément d’information, veuillez contacter : 

Scott McDineITF SydneyMcDine_Scott@itf.org.uk

Felix AnthonySecrétaire national, Fiji Trades Union Congressftucns@ftuc.org.fj

Pour consulter le rapport, cliquez ici.

 

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