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Devant une commission d’enquête sénatoriale, les syndicats maritimes internationaux appellent l’Australie à sauver son transport maritime

Actualités Communiqué de presse

Les syndicats maritimes internationaux ont exhorté le gouvernement Morrison à inverser la tendance au déclin du secteur maritime australien et à investir dans la création d’une nouvelle flotte stratégique, afin de renforcer les capacités de réponse d’urgence du pays face aux catastrophes naturelles et de mieux protéger ses intérêts économiques, environnementaux et énergétiques ainsi que sa sûreté nationale.

Cette délégation internationale – composée de représentants des États-Unis, du Canada, de Nouvelle-Zélande, de Norvège et du Royaume-Uni – a témoigné dans le cadre de l’enquête sénatoriale de la Commission des Transports et des Affaires rurales et régionales sur les priorités politiques, réglementaires, fiscales, administratives et financières de l’industrie maritime australienne au Parlement à Canberra.

L’audience s’est ouverte sur quelques mots de solidarité et de soutien au peuple australien après les terribles pertes humaines et matérielles et les incendies dévastateurs qui ont ravagé l’environnement naturel unique de l’Australie, reconnaissant l’importance de la réponse maritime d’urgence à cette catastrophe.

Les responsables syndicaux et chercheurs qui ont témoigné devant la Commission ont décrit les lois sur le cabotage de différents pays, et exposé les raisons pour lesquelles une industrie maritime nationale forte est essentielle à la préservation de la sûreté économique et nationale de l’Australie, en créant des emplois, protégeant l’environnement et apportant une assistance d’urgence en situation de catastrophe naturelle.

91 pays représentant 80 % des États maritimes côtiers membres des Nations Unies possèdent des lois sur le cabotage limitant l’activité maritime étrangère dans leurs eaux territoriales.

Jim Given, Président du Syndicat international des marins canadiens et Président du Groupe de travail sur le cabotage de l’ITF, a déclaré : « Nous nous présentons devant vous aujourd’hui pour vous expliquer combien il est important de conserver et de revigorer l’industrie maritime nationale. »

« On me rappelle régulièrement que la Loi sur le cabotage au Canada, et la Loi Jones aux États-Unis, sont inhérentes à la réussite générale de nos industries maritimes et à ce titre, contribuent grandement aux économies de ces deux pays. Ces politiques sont souvent considérées par nos collègues d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Australie comme la norme de référence pour la protection des droits des gens de mer, et la sécurité des industries maritimes nationales. Non seulement des lois fortes sur le cabotage permettent aux gens de mer nationaux de conserver leur emploi, mais elles sont également de formidables catalyseurs pour la croissance économique des pays qui les ont adoptées » a déclaré Given.

Dave Heindel, Secrétaire-trésorier du Seafarers’ International Union of North America et Président de la Section des gens de mer de l’ITF, a également mis l’accent sur les retombées économiques qu’entraîne la bonne santé de l’industrie maritime américaine.

« Nos lois nationales sur le cabotage ont permis la construction de 40 000 navires sur les chantiers de construction navale du pays. Celles-ci sont ainsi à l’origine d’environ 650 000 emplois stables, représentant une masse salariale de 41 milliards de dollars, et contribuant à hauteur de 150 milliards de dollars à la production économique annuelle. »

Heindel a également déclaré que les avantages de ces lois américaines fortes sur le cabotage ne se limitent pas à la sûreté économique et nationale, expliquant que la Loi Jones aide aussi les États-Unis à sécuriser leurs frontières en cas de guerre ou d’urgence nationale, et même en temps de paix.

Il a également été souligné qu’en plus de créer des emplois pour les gens de mer du pays, les lois sur le cabotage préservent également les gens de mer étrangers de l’exploitation engendrée par la libéralisation du secteur maritime mondial et des navires battant pavillon de complaisance, dont les armateurs paient généralement des salaires dérisoires et ne respectent pas les réglementations de sécurité.

« La plupart des armateurs veulent gagner un maximum d’argent, et rémunèrent donc très peu leurs équipages. Beaucoup d’armateurs norvégiens ont changé le pavillon de leur navire, et ce phénomène prend de l’ampleur » a expliqué Johnny Hansen, Président du Syndicat norvégien des gens de mer.

La Coordinatrice maritime de l’ITF, Jacqueline Smith, a déclaré aux sénateurs que les armateurs sont les seuls à tirer profit des pavillons de complaisance. La délégation a également contré les arguments des opposants aux lois sur le cabotage, qui affirment de façon simpliste que si la loi autorise les sociétés maritimes nationales à pratiquer des tarifs plus élevés, ces coûts seront répercutés sur les consommateurs.

« Sur quels coûts devrions-nous vraiment nous concentrer ? Ceux qui pèsent sur les sociétés maritimes ? Ou ceux qui pèsent sur l’Australie ? En tant que politiques et représentants de la population de ce pays, nous posons la question : les personnes ne sont-elles pas plus importantes que les profits ? Parce qu’au final, c’est de cela qu’il s’agit » a déclaré Given, indiquant que le gouvernement Morrison doit analyser les lois au travers du prisme des emplois locaux, de la sûreté nationale, de la sûreté énergétique et de la protection de l’environnement.

La délégation a également réitéré l’appel lancé par les syndicats maritimes lors de la réunion du Groupe de travail sur le cabotage de l’ITF à Sydney plus tôt dans la semaine : le gouvernement doit se porter acquéreur immédiatement du navire Aurora Australis, afin de renforcer les capacités de réponse de l’Australie en cas de catastrophe naturelle et en tant que première étape de la création d’une flotte stratégique de navires dotés en équipages australiens et de la redynamisation du secteur maritime australien.

Les orateurs suivants ont témoigné devant la Commission d’enquête sénatoriale :

  • Mme Deirdre Fitzpatrick, Directrice exécutive – Seafarers’ Rights International
  • M. Dave Heindel, Secrétaire-trésorier, Seafarers' International Union of North America
  • M. Jim Given, Président, Syndicat international des marins canadiens  
  • M. Johnny Hansen, Président, Syndicat norvégien des gens de mer
  • M. Joe Fleetwood, Secrétaire national, Maritime Union of New Zealand
  • Mme Jacqueline Smith, Coordinatrice maritime, Fédération internationale des ouvriers du transport

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