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Un Forum de l’ITF souligne la nécessité d’aborder les nouvelles technologies et l’incidence du Covid-19 sur le secteur des transports publics à travers le prisme du genre

Actualités 15 Oct 2020

Selon des représentants du secteur des transports, le Covid-19 accentue les problèmes de longue date que connaissent les femmes employées dans l’industrie du transport et une analyse sexospécifique de l’incidence de la pandémie sur le secteur s’impose.

L’exposition à la violence fondée sur le sexe au travail, l’accès sûr aux installations sanitaires, l’automatisation et la ségrégation sexiste inhérente au secteur des transports continueront de pénaliser les travailleuses du secteur de manière disproportionnée, ont déclaré les participantes à un forum en ligne organisé par l’ITF en octobre.

Le forum a réuni plus de 45 travailleuses des transports publics pour débattre de l’introduction des nouvelles technologies en réponse au Covid-19 et explorer les répercussions sexospécifiques de l’automatisation et de la numérisation dans les transports publics. Parmi les participantes figuraient des dirigeantes et des militantes de syndicats des transports urbains de Bangkok, Nairobi, Mexico et Bogotá.

« Le Covid-19 a provoqué une accélération de la mise en place de l’automatisation et d’autres technologies dans le cadre des nouvelles mesures de santé et de sécurité appliquées dans les transports publics – en particulier la transition vers des systèmes de paiement sans numéraire. Dans un secteur très marqué par la différence entre les sexes, ce sont les travailleuses du secteur des transports qui seront les plus touchées, » a déclaré Wol-san Liem, Vice-présidente du Comité des transports urbains et présidente du forum.

Selon les rapports, une seule employée reste en poste à la vente des billets quand, auparavant, on en comptait jusqu’à cinq. Les femmes, qui assurent souvent des fonctions impliquant un contact direct avec la clientèle, courent également un risque plus élevé d’être exposées au Covid-19 lorsqu’elles viennent en aide aux passagers en difficulté avec les machines, en raison d’un équipement de protection individuelle inadéquat, ou de subir les foudres du public en cas de problème technique.

« L’avenir du travail deviendra encore plus préoccupant à mesure que le secteur des transports s’adaptera aux nouvelles réalités de la pandémie, ce qui risque de défavoriser encore plus les femmes employées dans ce secteur. Il est essentiel que les employeurs et les syndicats prennent des mesures pour protéger et renforcer les droits des travailleuses du secteur des transports, » a déclaré Wol-san Liem.

Un rapport de l’ITF de 2019 a souligné que les emplois des femmes dans les transports sont plus susceptibles d’être vulnérables aux conséquences de l’automatisation et de la numérisation. Par exemple, les nouvelles technologies suppriment partiellement ou totalement les emplois où les femmes prédominent dans le secteur du transport de passagers, tels que la vente de billets et les services à la clientèle.

Dans le contexte du Covid-19, le forum a passé en revue les revendications en matière d’automatisation élaborées en 2019 dans le cadre d’ateliers de développement des compétences avec les syndicats à Bangkok, Bogotá et Mexico. Les revendications syndicales relatives à l’automatisation se concentrent sur trois aspects clés mis en évidence dans les principales conclusions du rapport de l’ITF, à savoir :

  • les accords de mutation
  • la formation et les compétences
  • la santé et la sécurité

Les participantes ont souligné des évolutions positives quand les syndicats ont réussi à négocier des protections ou à étendre les perspectives pour les travailleuses. À Mexico, par exemple, les femmes bénéficient d’une reconversion et d’un recyclage professionnels et elles peuvent occuper des emplois de conductrice dans le nouveau système de trolleybus articulé électrique. Parallèlement, à Nairobi, des négociations ont lieu afin de conserver les emplois des femmes malgré la mise en place de systèmes de paiement sans numéraire. Après l’introduction de nouveaux distributeurs de billets à Bangkok dans le secteur des bus, le syndicat a soumis à la direction des revendications visant à protéger l’emploi des femmes en les formant pour leur permettre d’accéder à de nouvelles fonctions dans le secteur.

Financé par la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), le forum s’inscrit dans le cadre de la phase finale du projet ITF/FES sur « L’avenir du travail et les nouveaux développements pour les femmes dans les transports publics : renforcer les syndicats pour assurer une transition juste ». Le projet a pour ambition d’élaborer une analyse de l’impact de l’automatisation et de la numérisation sur l’avenir du travail des femmes et de renforcer les connaissances et les compétences des syndicats de l’ITF et des femmes en tant que dirigeantes afin d’influencer ces nouveaux développements.

L’ITF a recensé neuf domaines d’intervention clés pour les employeurs, les gouvernements et les investisseurs au profit des travailleuses du secteur des transports, dans le cadre de la réponse au Covid-19 et de la reprise. Parallèlement, la Politique populaire des transports publics de l’ITF énonce une vision en faveur d’un modèle social de transport public.                                                                                                                                                           

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