La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF), qui représentent les intérêts des travailleurs de l’aviation à travers l’Europe et le monde, déplorent vivement cette décision qui menace des milliers d’emplois et demandent au Président des États-Unis, M. Obama, et au Secrétaire aux Transports, M. Foxx, d’annuler le décret.
Depuis deux ans, l’ITF/ETF et ses membres affiliés à travers le monde mènent campagne contre l’octroi du permis qui autoriserait NAI à opérer entre l’Europe et les États-Unis en vertu de l’accord de transport aérien en vigueur. Pour rappel, NAI est une filiale de la compagnie aérienne norvégienne Norwegian Air Shuttle établie en Irlande dans l’objectif de contourner la stricte législation du travail et d’immigration norvégienne. La compagnie avait prévu, pour exploiter ses liaisons aériennes entre les États-Unis et l’Europe, d’employer des pilotes basés à Hong Kong et des personnels de cabine basés en Thaïlande, embauchés par le biais d’une agence de placement avec des salaires et des conditions de travail inférieurs, ouvrant ainsi la porte à une concurrence déloyale. Ont aussi été soulevés les problèmes de sûreté induits par l’absence de vérification des antécédents des membres d’équipage venant de pays tiers. L’ITF/ETF a toujours accueilli avec bienveillance les emplois respectant les conditions légales de travail nationales et encourage la conclusion d’accords nationaux avec les syndicats en opposition aux pavillons de complaisance.
Steve Cotton, Secrétaire général de l’ITF, a ajouté : « Si elle était approuvée par le Président Obama, cette décision dégraderait plus encore les normes de travail et serait un soutien au développement des pavillons de complaisance dans l’aviation. Par conséquent, nous demandons au Président des États-Unis de rejeter la décision de son administration et de refuser l’octroi du permis. Ce sujet fait émerger nombre de questions vis-à-vis des autres accords commerciaux actuellement en cours de négociation. Nous mettrons tout en œuvre pour empêcher NAI de promouvoir le développement des pavillons de complaisance au détriment des accords nationaux réglementant le travail. »
Eduardo Chagas, Secrétaire général de l’ETF, a commenté : « Nous regrettons le fait que le DOT ait abandonné son combat pour une concurrence loyale et ait déclaré que l’article 17 bis de l’accord de transport aérien UE-USA, qui protège des normes de travail élevées, n’a pas valeur décisionnelle dans cette procédure. Nous regrettons également la pression permanente exercée par la Commission européenne sur le DOT afin que ce dernier accorde cette autorisation à NAI. Nous appelons l’Union européenne à examiner sur le plan juridique le modèle des pavillons de complaisance dans l’aviation ainsi que le recours acceptable à des travailleurs de pays tiers à bord d’aéronefs immatriculés en Europe. »
L’ITF et l’ETF sont prêtes à mobiliser leurs organisations affiliées en Europe et à travers le monde pour faire annuler la décision des autorités américaines et veiller au respect des dispositions sur le travail de l’accord de transport aérien UE-USA en vigueur.
L’ITF représente plus de 650 000 travailleurs de l’aviation civile à travers le monde, parmi lesquels 120 000 membres d’équipage aux États-Unis d’Amérique.
L’ETF représente plus de 250 000 travailleurs de l’aviation civile à travers l’Europe, parmi lesquels 90 000 membres d’équipage.
Pour plus d’informations, merci de contacter :
Coordinateur des Communications de l’ETF - Koen Reynaerts – email : k.reynaerts@etf-europe.org / tél. : +32 2 285 46 69
Responsable éditorial et presse de l’ITF - Sam Dawson – email : dawson.sam@itf.org.uk / tél. : +44 (0)20 7940 9260
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