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Hope Hicks n’est pas un cas isolé : les choses doivent changer

Actualités Communiqué de presse 27 Jun 2022

Ayant appris que Hope Hicks portait plainte contre le géant du transport maritime Maersk, les syndicats des gens de mer appellent les employeurs à veiller au bon respect de leurs politiques de sécurité au travail, avant que d’autres candidat(e)s ne se détournent d’un secteur en pleine pénurie.

Hope Hicks a été violée par un officier supérieur alors qu’elle était cadette à bord d’un navire Maersk. Sous le pseudonyme de « Midshipman X », la jeune femme critique la réaction du groupe dans cette affaire, suscitant un débat au sein du secteur maritime concernant le traitement des femmes et des victimes de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle sur le lieu de travail.

« Le groupe Maersk Line a reconnu que, à l’instar de bon nombre d’entreprises du secteur, la façon dont les femmes étaient traitées en son sein était problématique », déclare David Heindel, Président de la Section des gens de mer de l’ITF et Secrétaire-trésorier du Seafarers’ Union International (SIU).

« Il est encourageant de constater que Maersk a commencé à prendre des mesures concrètes pour que ses navires, qui sont les lieux de travail de nos membres, soient exempts de ces harcèlements et violences sexistes inacceptables », ajoute-t-il.

« La plupart des employeurs du secteur disposent déjà dans leurs politiques et directives de protections suffisantes pour assurer la sécurité des équipages », explique-t-il. « Le problème, c’est que ces politiques ne sont pas toujours appliquées sur le terrain. Il est temps de joindre le geste à la parole pour que ces politiques soient mises en pratique chaque jour de l’année. Il suffit de baisser la garde quelques instants pour que des drames comme ceux-ci se produisent. »

« Dès que ces femmes courageuses se sont manifestées, les syndicats de gens de mer des États-Unis affiliés à l’ITF et à la section maritime de l’AFL-CIO se sont mis en action pour réclamer des changements immédiats des comportements et des lois » déclare-t-il. Plus tôt dans le mois, l’AFL-CIO a adopté une motion réclamant encore plus de mesures pour accroître la sécurité dans la profession.

La Représentante de la Section des gens de mer de l’ITF, Lena Dyring, estime que Maersk est loin d’être la seule entreprise maritime concernée par ces attitudes problématiques envers les femmes :

« Comme nous l’avons dit précédemment, il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais d’une réalité pour de nombreux gens de mer, hommes et femmes, qui concerne tous les pavillons et tous les armateurs. Le secteur maritime est malade, et tous ses acteurs ont la responsabilité de faire changer les choses », déclare-t-elle.

« Nous connaissons une grave pénurie de main-d'œuvre. Le secteur maritime ne réussira pas à attirer de femmes marins et à les retenir si ces questions ne sont pas prises au sérieux et traitées comme il se doit. »

« À eux seuls, les syndicats et les employeurs qui prennent leurs responsabilités au sérieux ne peuvent faire changer les choses. Les gouvernements ont un rôle évident à jouer, en utilisant les lois et réglementations pour faire appliquer concrètement le droit des gens de mer à un lieu de travail sûr », ajoute-t-elle.

Lena Dyring explique que, même si les États-Unis sont sur la bonne voie grâce à l’adoption du Safer Seas Act et au lancement du programme interministériel « Every Mariner Builds a Respectful Culture », il reste du chemin à parcourir.

« Ces affaires montrent pourquoi il est indispensable que le Congrès prenne des mesures pour ratifier sans plus tarder la Convention 190 de l’OIT », conclut-elle.

Notes :

  • Le Safer Seas Act (« Loi pour une plus grande sécurité en mer ») instaure spécifiquement de nouvelles dispositions pour protéger les équipages du harcèlement sexuel.
  • En 2020, les femmes représentaient 1,28 % des effectifs maritimes mondiaux, et à peine 0,73 % des officiers. Source : ICS et BIMCO (2021) Seafarer Workforce Report, 2021 Edition. https://www.ics-shipping.org/publication/seafarer-workforce-report-2021-edition/

À propos de l’ITF : La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) est une fédération syndicale démocratique dirigée par ses affiliés, reconnue comme l’autorité mondiale en matière de transports. Nous nous battons passionnément pour améliorer le quotidien des travailleuses et travailleurs, unissant les syndicats de 147 pays pour obtenir des droits, l’égalité et la justice pour leurs membres. Nous sommes la voix de près de 20 millions de femmes et d’hommes qui font bouger le monde.

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