Ces dispositions obligeaient toute salariée enceinte à informer la direction de sa grossesse, avec le risque probable de perdre son emploi, et interdisaient le mariage pendant cinq ans (une autorisation demeurait obligatoire même après ce délai).
Ces deux interdictions avaient été divulguées par l’ITF, qui les avait inscrites au cœur de la campagne qu’elle mène pour faire bouger les choses au sein de Qatar Airways. La compagnie s’est vue contrainte de revoir ses pratiques de travail après ces révélations et la plainte déposée par l’ITF et la CSI (Confédération syndicale internationale) auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2014. Dans un jugement rendu en juin 2015, l’OIT a statué que la compagnie était coupable de discrimination directe fondée sur le sexe – en particulier sur le plan des interdictions relatives au mariage et à la grossesse (voir http://goo.gl/wdkiZW). QR a maintenant annoncé à l’Agence France presse avoir changé sa politique à cet égard. (voir http://goo.gl/pxLxyq).
L’ITF salue ces changements et, en étroite coopération avec les travailleuses et travailleurs de Qatar Airways, poursuivra sa campagne pour le changement et le respect des droits du personnel de la compagnie.
Le Secrétaire général de l’ITF, Steve Cotton, a déclaré : « Dès la divulgation de ces interdictions en septembre 2013, nous n’avons laissé aucun doute sur le fait qu’elles devaient être levées. En les dévoilant, nous avons déclenché une avalanche de témoignages sur la vie des personnels au sein de cette compagnie. Ceux-ci nous montrent qu’elle a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de traiter ses salariés comme des êtres humains, mais que, sous la pression, elle a procédé à des changements. Nous félicitons tous les acteurs de cette réussite, notamment ceux qui ont courageusement osé témoigner en secret depuis l’intérieur de la compagnie, les membres des syndicats, le secteur de l’aviation dans son ensemble, et les médias, qui nous ont aidés à dénoncer ces abus et à forcer la compagnie à agir. »
Il a ajouté : « Nous avons lancé notre campagne pour le changement et la protection syndicale au sein de Qatar Airways il y a deux ans. La plainte déposée auprès de l’OIT a constitué une étape décisive dans ce combat. Nous voyons aujourd’hui à quel point celle-ci a servi de déclic aux dirigeants du Qatar et de sa compagnie aérienne. »
Le Président de l’ITF, Paddy Crumlin, a ajouté : « Vu l’opprobre, Qatar Airways a été obligée de réagir, ce qui constitue une avancée considérable. Elle n’a pas pu se retrancher derrière ses lauriers de ‘meilleure compagnie aérienne du monde’ pour étouffer le traitement qu’elle réserve à son personnel. Aux côtés de toutes les personnes qui travaillent pour cette compagnie, nous espérons que celle-ci s’attaquera maintenant à ce que beaucoup d’entre elles qualifient de ‘climat de peur’. Il reste beaucoup à faire, mais la compagnie a fait un pas en avant. »
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